Commencez
l'animation
Made in France :
les grandes dates
Réalisé par le duo de Français Pierre Coffin et Chris Renaud, « Moi, Moche et Méchant 2 » est à ce jour le film d’animation le plus rentable d’Universal, rapportant plus de 970 millions de dollars pour une dépense initiale d’à peine 76 millions de dollars. Un record qui en cache un autre puisque Pharrell Williams, auteur et interprète de la célébrissime chanson Happy, extraite de la bande originale du film est resté 22 semaines en tête du Top 50 français.
MOI, Moche et méchant 2
Le plus rentable...
2013
2010
LOGORAMA©
L'Oscarisé
Il aura fallu attendre 78 ans. Depuis ce premier Oscar du meilleur court-métrage d’animation, aucun français n’avait jamais obtenu LA récompense ultime. Chose finalement faite en 2010 avec le studio H5, qui reçoit la prestigieuse récompense pour « Logorama ».
Pris dans un Los Angeles reconstitué avec l’utilisation de logos des marques les plus célèbres autour du monde, le spectateur peut ainsi apprécier une mise en scène et une trame d’action plutôt vives.
ARTHUR ET LES MINIMOYS
2006
CHAMPION DU BOX-OFFICE
2003
Les triplettes de belleville
le premier nominé
Premier film de Sylvain Chomet, l’un des auteurs les plus inspirés du cinéma d’animation français des années 2000, les Triplettes de Belleville fait l’unanimité chez les spectateurs et est plebiscité par les critiques. Un succès si retentissant que lors de la selection des films au festival de Cannes, le long-métrage devient le tout premier film d’animation français nommé aux Oscars.
kirikou et la sorcière
la révélation
1998
Pour son premier long-métrage, Michel Ocelot frappe fort.
Avec près d’1,6 millions d’entrées lors de son exploitation en France suivi une exportation aux Etats-Unis ou au Japon, les chiffres impressionnants de « Kirikou et la sorcière » vont véritablement lancer la vague de succès du film d’animation en France.
Qu’ils soient visuels ou tout simplement sonores, les éléments de Kirikou s’inspirent directement de différentes facettes de la culture Ouest-Africaine et notamment d’un livre de contes. Michel Ocelot conserve d’ailleurs le début de l’histoire, mais apporte des modifications drastiques à la suite de l'histoire pour que le scénario final soit en définitive sa création.
le roi et l'oiseau
le novateur
1980
En 1980, soit 28 ans après la sortie de « la Bergère et le Ramoneur », Paul Grimault, fortement mécontent de la première version récupère les droits du film et le remonte entièrement en compagnie de Jacques Prévert, qui lui, s’occupe des textes. Durant initialement 62 minutes, le format est rallongé, les séquences existantes sont remontées, de nouvelles sont tournées, le tout avec un budget limité. Mais malheureusement, peu de temps avant la fin de la production, Prévert décède, et ne verra donc jamais la version définitive intitulée « Le Roi et l'Oiseau ».
astérix le gaulois
Traduit dans près de 110 langues et vendue à plus de 350 millions d’exemplaires à travers le monde, Astérix est le premier héros français de bande-dessinée à connaître une adaptation en film d’animation. Sortie en 1967, deux ans après le film des Schtroumpfs (Belgique), cette adaptation n’était ni souhaitée, ni validée par René Goscinny et Albert Uderzo. Incapables de stopper la production du film à temps, les deux auteurs de la BD ordonneront l’annulation d’Astérix et le Serpe d’or, la suite prévue et signeront avec la compagnie de production « Belvision » pour participer eux-mêmes à la production d’Astérix et Cléopâtre.
Astérix le Gaulois est l’adaptation du tout premier tome de la célèbre série de bande dessinée. L’histoire raconte les aventures d’un village gaulois qui résiste à l’envahisseur romain mené par Jules César et ses armées.
1967
la première adaptation
LE ROMAN DE RENARD
1941
le premier long-métrage
1941. Le tout premier long-métrage d’animation français peut enfin sortir en salles. Conçu et animé à Paris entre 1929 et 1930, la production du film se retrouve suspendue pendant 7 ans, faute de moyens. La version finale sortira finalement en 1937 en Allemagne, financée par le parti National Socialiste allemand. Il faudra attendre 4 ans pour que le film sorte en France, en 1941.
Retraçant la trame de l’illustre roman de Renart, œuvre littéraire majeure du Moyen-Âge, le film narre les exploits de Renard, le goupil qui fait preuve tout au long du film de ruses incroyables pour se sortir des pires situations.
FANTASMAGORIE
1908
le premier film d'animation
1908. Souvent considéré, à tort, comme le tout premier dessin animé du cinéma, Fantasmagorie reste toutefois une œuvre majeure et fondatrice du cinéma d’animation.
Créé par Emile Cohl, dessinateur français, Fantasmagorie n’utilise plus le théâtre optique comme support mais un nouveau procédé venu des Etats-Unis : le « tour de manivelle » : Il dessine des personnages à l'encre de Chine sur des feuilles blanches puis fait un contretype du négatif (où les blancs sont noirs et les noirs sont blancs), de façon à donner l'impression que le dessin est exécuté à la craie sur un tableau noir, en développant des formes inattendues qui se transforment par rajouts successifs en d'autres formes amusantes.
pauvre pierrot
1892
Prémice des films d'animation
1892, dans le théâtre du musée Grévin, Emile Reynaud projette déjà l’ancêtre du dessin animé sur grand écran. Ces films appelés "pantomimes lumineuses" sont projetés en couleur et leur durée peut atteindre cinq minutes. Pauvre Pierrot, réalisé en 1891 est d’ailleurs l’un d’entre eux. Le spectateur peut suivre les facéties d’Arlequin prenant un malin plaisir à effrayer Pierrot alors que celui-ci rend visite à Colombine.
Brillant professeur spécialisé dans l’optique et la photographie, Emile Reynaud est le précurseur du cinéma d’animation grâce à son invention : le théâtre optique. Aboutissement de 15 ans de recherches, l’appareil peut contenir plusieurs centaines de dessins faits à la main sur des carrés de gélatine et les restituer sur grand écran pour donner l'illusion d'un film. Le résultat n'est pas projeté sur un fond blanc mais sur un décor préalablement dessiné, identique toute la durée du film. Seuls les personnages sont dessinés sur la gélatine et donc projetés.
1975
l'institution
Créée en 1963, la prestigieuse école des Gobelins spécialisée à la base dans la photographie se fait surtout connaître à partir de 1975 pour sa nouvelle spécialisation : le cinéma d’animation.
Fondé par Pierre Ayma, personnalité reconnue du monde de l’animation à travers le monde, l'école est reconnue comme l’une des meilleures formations du monde en la matière.
Beaucoup d’élèves aujourd’hui célèbres sont sortis des Gobelins comme Pierre Coffin (co-réalisateur des deux volets du succès « Moi, Moche et Méchant »), Pierre Bergeron (La route d’Eldorado, Gang de Requins), Riad Sattouf (Les Beaux Gosses) ou encore Olivier Reynal (La petite géante).
et pendant ce temps-là...
1917 - Avec "El Apostol", l'Argentine sort le premier long-métrage d'animation de l'histoire.
1926 - Sortie de "My Old Kentucky Home", premier film d’animation à contenir des dialogues synchronisant la voix du personnage et le mouvement de ses lèvres.
1923-1927 - "Alice Comedies", ou les débuts d'une petite entreprise qui deviendra géante.
Méconnus du grand public, ces courts-métrages sont les premiers des studios Walt Disney à sortir au cinéma.
et pendant ce temps-là...
1932 - Sortie de "Des Arbres et des Fleurs", cinq ans à peine après Alice Comedies, Disney entre dans la cour des grands et rafle le tout premier Oscar du court-métrage d’animation de l’histoire.
1937 - "Blanche Neige et les Sept Nains", tout premier long-métrage des studios Walt Disney à sortir en salles, et premier véritable succès des films d’animation qui propulse Disney aux sommets.
1950 - Sortie de "Jeannot, l'intrépide", premier long-métrage d’animation entièrement produit par des studios français, le tout sans aucune collaboration internationale.
et pendant ce temps-là...
1960 - Premier festival du film d’animation au monde. Il se déroule à Annecy et reste aujourd’hui la référence suprême du genre. Son premier vainqueur est « Le lion et la chanson » de Bretislav Pojar (Tchécoslovaquie) remportant le prix du meilleur court-métrage d’animation.
1962 - Sort "Chat, c'est Paris", premier film d’animation des studios Warner au cinéma.
/
1973 - "La Planète Sauvage", de René Laloux, premier prix special du jury à Cannes.
et pendant ce temps-là...
1984 - Si "Les Aventures d'André et Wally B" est le premier court-métrage des studios Pixar, il est aussi le premier film d’animation intégralement conçu par ordinateur.
1986 - Sort "Le Château dans le Ciel", premier long-métrage d'animation des studios Ghibli.
1988 - Sorti en 1988, "Qui veut la peau de Roger Rabbit ?" remporte un an plus tard l'Oscar des meilleurs effets visuels : le film mêle animation et prises de vue réelles.
et pendant ce temps-là...
1995 - Le succès planétaire "Toy Story" est également le premier long-métrage d'animation des studios Pixar.
1998 - Sort "Fourmiz", le premier long-métrage des studios Dreamworks.
et pendant ce temps-là...
2002 - "Shrek", des studios Dreamworks, remporte le premier Oscar du film d'animation.
et pendant ce temps-là...
2009 - "Là-Haut", devient le premier film d’animation à ouvrir le Festival de Cannes.
2010 - "Toy Story 3", devient le premier film d’animation à avoir dépassé le milliard de dollars de recette.
2010 - "L'Illusioniste" reçoit le premier César du long-métrage d'animation.
/
et pendant ce temps-là...
2013 - "La Reine des Neiges", des studios Disney, devient le film d’animation le plus lucratif de l’histoire avec près d’1,3 milliards de dollars de recettes.
Rencontre avec Michel Ocelot, Créateur de Kirikou
D'où est née cette passion pour le cinéma d'animation ?
Pourquoi "Kirikou" ?
Qui sera votre prochain personnage ?
© VPL
Maintenant que vous connaissez les grandes dates du cinéma d'animation en France, découvrez-en les étapes de création !
Passion Kirikou
La frise que vous êtes sur le point de découvrir retrace l'Histoire. Celle du cinéma d'animation et de son évolution. Une histoire fantastique et fondatrice du dessin animé tel qu’on le connaît aujourd'hui.
Pour arriver à d’incroyables productions telles qu’Arthur et les Minimoys ou Moi, moche et méchant 2, le cinéma d’animation a dû sans cesse évoluer, repoussant toujours plus loin les limites techniques.
De Logorama, premier Oscar français pour un court-métrage d'animation à Pauvre Pierrot, premier essai du genre, ce sont près de deux siècles d’innovations qui se sont écoulés au fil des oeuvres.
Vous pourrez également bénéficier de l'expertise de Bernard Génin, journaliste, critique de cinéma et professeur d'histoire du dessin animé à l'ESRA. Il est également l'auteur de l'ouvrage "Le cinéma d'animation", publié par les Cahiers du Cinéma.
Tiré d'un livre au titre éponyme écrit par Luc Besson sorti en 2002, Arthur et les Minimoys voit le jour sur grand écran en 2006. L'histoire d'un petit garçon, Arthur, âgé d'une dizaine d'années partant à la recherche d'un trésor dans son jardin. Une chasse qui va le mener vers le Royaume des Minimoys - de mignonnes petites créatures vivant sous nos pieds ! -
Plus de 6,4 millions de spectateurs iront voir Arthur au Cinéma. Véritable succès, deux autres films suivront. Arthur et la vengeance de Maltazard (près de 4 millions d'entrées) et Arthur, La guerre des deux mondes (3 millions d'entrées).
"Voici un bon film d'animation basé sur le succès d'un personnage secondaire, comme ça a aussi été le cas pour Shaun Le Mouton. C'est une date importante pour l'incroyable succès du bouche à oreille d'un film français. Je trouve que dans Moi Moche et Méchant, il y a un vrai scénario avec de la chaleur humaine, et les films français sont réputés pour cela : c'est ce qu'on appelle la "french touch" aux Etats-Unis. On retrouve cet esprit dans Les Triplettes ou dans Persepolis et c'est une dimension qu'ils n'arrivent pas à obtenir Outre-Atlantique. Très souvent en France, il y a une idée sociale et humaine derrière les films d'animation, d'où l'enthousiasme général pour ce genre de cinéma."
L'oeil de Bernard Genin
L'oeil de Bernard Génin
"Logorama est un film historique : c'est le premier court métrage français a avoir obtenu un Oscar. Pour un court métrage, il a nécéssité un vrai travail de titan car il a fallu trois ans pour le faire. Il est fait uniquement de logos et je peux même vous raconter une anecdote sur le film : les réalisateurs n'ont jamais demandé d'autorisation à aucune des marques que l'on voit dans le film ! Bien sûr il n'y a eu aucune plainte grâce à l'Oscar."
L'oeil de Bernard Genin
"Dans ce film, une technique avec quasiment 95% d'animation en 3D numérique est utilisée. Pour moi, le résultat ne s'apparente pas vraiment à de l'art. Je trouve que les scénarios ne sont pas très originaux et j'ai le sentiment que Luc besson, toujours a l'affût de ce qui marche et de ce qui est a la mode, a simplement voulu se pencher sur l'animation 3D et se créer une nouvelle série à succès."
L'oeil de Bernard Génin
"Ce film s'inscrit lui aussi dans la mouvance de l'animation française. Sylvain Chomet l'a réalisé juste après son court métrage, dès lors qu'il a pu trouver un budget. Dans ce film, il utilise la 3D sur certains passages car par exemple lorsqu'il s'agissait d'animer les roues d'une bicyclette à la main, le travail était trop compliqué. Le numérique vient alors en aide à des animations trop difficiles comme on l'avait fait dans Aladdin pour le tapis volant, qui était lui aussi très complexe à animer manuellement. Les deux techniques deviennent alors complémentaires."
L'oeil de Bernard Genin
"A l'époque de Kirikou, Disney avait le monopole du long métrage d'animation depuis des années. Il y en avait très peu en France. Mais dès la sortie du film de Michel Ocelot, on a tout d'un coup vu apparaître des dizaines de films d'animation français. La sortie de Kirikou a véritablement donné envie aux studios et aux auteurs français de se lancer dans le long métrage, d'autant plus que le marché de l'animation devenait plus rentable. Il est aussi important de préciser que Kirikou n'a pas eu un succès uniquement en France, puisqu'au festival de Chicago le film a été primé dans la catégorie films pour enfants mais aussi dans la catégorie films pour adultes."
L'oeil de Bernard Génin
"Le Roi et l'Oiseau est vraiment un chef d'oeuvre du cinéma d'animation. C'est un film qui à une longue histoire : Paul Grimault en 1955 fait un film avec Jacques Prévert qui s'appellera La Bergère Et Le Ramoneur. Pour des raisons de budget, leur producteur leur fait boucler le film précipitamment, ce qui fait qu'ils n'en sont pas du tout satisfaits. Ils font un procès et demandent même à ce que l'on retire leur nom du générique. Mais 30 ans plus tard Paul Grimault reprend les négatifs, change le titre du film et en fait Le Roi et l'Oiseau. Le film fait le tour du monde et séduit par un très beau scénario qui enseigne la liberté aux enfants comme aux grands. Miyazaki m'a même confié un jour que ce sont ces deux films qui lui ont donné l'envie de faire du dessin animé."
L'oeil de Bernard Génin
"Il faut savoir que ce film a été tourné en Belgique dans les studios Belvision. Je trouve qu'il n'est pas très bien animé. J'appelle cela de la "petite animation" car normalement, il faut 12 dessins par seconde qu'on filme deux fois pour faire les 24 images par seconde d'un dessin animé classique. Au Japon par exemple, et c'était le cas pour Goldorak également, on faisait uniquement 4 dessins qu'on shootait 6 fois pour compenser les dessins manquants. La même technique est utilisée ici, et je trouve le résultat assez moyen."
L'oeil de Bernard Génin
"Le Roman de Renard est un formidable film d'animation. C'est le premier long métrage en marionnettes animées et c'est vraiment un précurseur. Ce film fait de 1941 une date importante pour le cinéma d'animation."
"Le premier dessin animé post-cinématographique est celui d'Emile Cohl. Je me suis toujours demandé pourquoi il a fallu attendre treize ans après les Frères Lumière avant de pouvoir faire du dessin animé comme celui-ci. Mais j'ai compris en écrivant un livre sur Emile Cohl, que c'est parce qu'il fallait des caméras qui soient capables de filmer dessin par dessin. Emile Cohl va alors être le premier à dessiner 1200 ou 1300 dessins. C'est vraiment l'inventeur du dessin animé, je me souviens que le public n'en revenait pas, tout le monde était fasciné !".
L'oeil de Bernard Génin
"1892 est vraiment l'année où tout a débuté. On voit bien avec Emile Reynaud que tout commence en France. Car il faut savoir que le dessin animé est né avant le cinéma : Emile Reynaud projetait des images sur une sorte de jouet, le praxinoscope, avec des dessins sur un cercle qu'on faisait tourner. Trois ans avant les frères Lumière, il invente alors le dessin animé. C'est ce que j'appelle le dessin animé pré-cinématographique."
L'oeil de Bernard Génin
